Récit de voyage – La Dominique, l’île aux 365 rivières

Lorsque nous avons décidé d’aller aux Antilles, il a fallu choisir quelles îles visiter. Sur un voyage de 27 jours (dont je vous raconte la préparation ici), nous avions suffisamment de temps pour envisager de se promener sur plusieurs d’entre elles.

A l’origine de ce voyage, nous rejoignons un ami en Martinique. Il ne connaît pas la Guadeloupe (dont je vous parlerai dans l’article suivant), ce sera donc notre deuxième étape. Entre les deux îles, la belle Dominique nous tend les bras. Plusieurs de nos amis avaient déjà eu l’occasion de visiter l’île nature, tous l’avaient aimée. C’est décidé, nous nous y arrêterons.

Aux Antilles, nous privilégions le bateau comme mode de transport entre les îles. Nous partons de Fort-de-France (Martinique), direction Roseau (Dominique) pour une semaine. La traversée dure environ 2 h 30. Ce sera 2 h 30 de souffrance ! Nous ne le savions pas encore, mais cela faisait déjà presque deux semaines que la navette Express des Îles n’avait pas navigué pour cause de gros temps en mer. Nous inaugurions cette reprise, pour autant, les vagues étaient encore bien formées et nos estomacs trop peu solides !

La Dominique a été ravagée par deux ouragans successifs extrêmement violents. D’abord la tempête tropicale Erika en 2015 causant pour presque 500 millions de dollars US de dégâts. Comme si ce n’était pas suffisant pour un petit pays comme celui-ci, 2 ans plus tard, c’est l’ouragan Maria qui fait rage. Avec des vents de plus de 260 km/h, il ravage le pays avec un bilan des dégâts supérieur à 1 milliard de dollars. Depuis, le pays se relève doucement, mais porte toujours les stigmates du passage de Maria. Aussi, il n’y avait pas un échange avec les Dominiquais ou les expatriés, qui ne fasse pas référence à l’ouragan Maria, comme pour justifier d’une splendeur perdue. Ne vous étonnez pas de voir, sur les routes principales des parties manquantes, effondrées dans le ravin, des ponts provisoires où seulement une voiture à la fois peut passer… Ne vous étonnez pas non plus si une route marquée comme principale sur la carte n’est en fait qu’un simple chemin jonchés de pierres et de trous. Le gouvernement chinois aide financièrement et matériellement la Dominique à se relever. Quand nous y sommes allés, en janvier 2020, il y avait des ouvriers, des camps et des camions chinois à pied d’œuvre pour restaurer les ponts et routes.

En Dominique, la monnaie locale est le Dollar des Caraïbes Orientales (XCD) ou Eastern Carribean Dollar (EC). On peut aussi très souvent payer en dollar US. Depuis quelques années, Lycia et moi utilisons une carte bleue Révolut pour nos voyages. C’est un porte-feuille électronique qui permet de payer sans frais dans 150 devises différentes. Pour la version standard, la carte est gratuite sur invitation (en suivant le lien que je vous donne plus haut), sinon, c’est 7 €, que l’on paie une fois. Exit l’abonnement mensuel habituellement imposé par les autres banques. La version standard permet de retirer jusqu’à 200 € par mois d’espèces et dépenser 4 000 € par mois en achats. Suivant les pays, le montant de retrait peut-être trop juste, car l’usage du paiement par carte bancaire n’est pas la norme. En Dominique, la plupart des distributeurs utilisent la bande magnétique de la carte donc les retraits sont perçus comme des paiements, une chance pour nous ! Pensez d’ailleurs à activer la bande magnétique avant d’être là-bas 😉 Si les sommes vous paraissent trop faibles, il existe d’autres offres chez Revolut, ce coup-ci avec des abonnements. Mais je vous laissez explorer ça si vous voulez…

La langue officielle de la Dominique est l’anglais. Être à l’aise avec cette langue me parait être une bonne idée avant de songer à visiter ce pays, sauf si vous prenez un guide qui parle français. De part la proximité avec la Martinique et la Guadeloupe, un certain nombre de personnes parlent Français tout de même, donc vous devriez vous en sortir !

Location de voiture

Une fois arrivés, la première mission est de récupérer la voiture de location que nous avions réservée. Nous avons loué chez Courtesy Car Rental. Ils proposent un service de navette gratuite depuis le bateau pour aller à l’agence de location. En fait, c’est juste un taxi qui vous emmène et qui se fait payer directement chez eux. Courtesy fait partie des loueurs les moins chers que l’on ait trouvé sur internet. Nous avons opté pour un véhicule de Class B sur leur site, correspondant à l’entrée de gamme des 4×4. N’en ayant pas de disponible, ils nous ont proposé un Class C, la gamme au dessus, hors budget pour nous. Un simple mail pour leur dire que c’était trop cher a suffi pour obtenir le Class C au prix de la gamme B, soit environ 276 $ US. A cela, il faut ajouter une taxe pour un permis de conduire spécial qui est de 12 $ US par conducteur, pour un mois. Courtesy propose une assurance, qui n’est pas trop onéreuse (environ 8 $ US par jour), nous avons choisi de ne pas la prendre. De ce qu’on nous a dit sur place, il vaut mieux de toute façon ne pas avoir de problèmes, assurance ou non…

Avec la conduite à gauche et le style de conduite folklorique des Dominiquais, on a régulièrement eu des sueurs froides. On a parfois regretté de ne pas avoir pris cette fichue assurance. Il vaut mieux se renseigner avant de partir. Certaines de vos assurances déjà souscrite, par exemple avec votre carte bleue, peuvent couvrir des dommages ou des vols à l’étranger.

Ici, en Dominique, les routes sont souvent étroites, quand elles existent. Avoir la main sur le klaxon est de rigueur. Votre loueur de voiture vous le dira et de toute façon, vous allez vite vous rendre compte du concert sur la route. On klaxonne dans les virages pour s’assurer que personne n’arrive en face, on klaxonne pour tourner, pour doubler, pour dire merci, pour dire bonjour…

Le choix de louer ou non un véhicule dépend de vous. En Dominique, les transports en commun sont fréquents et peu onéreux, mais, ils ne circulent qu’en journée et de ville en ville. Ils ne vont pas sur tous les lieux touristiques. Par contre, quasiment tous les hôtels et AirBnB proposent des tours à environ 40 US $ par personne. Vous pouvez également faire du stop, c’est très fréquent, que ce soient les locaux ou les touristes. Pour plus de liberté et un gain de temps, nous avons décidé de louer. Une semaine ça peut passer vite. Sur des séjours plus longs, évidemment, les choses sont différentes et perdre un peu de temps à faire du stop sera possiblement une opportunité de rencontrer plus de locaux, d’échanger avec eux.

Hébergement

Nous avons loué une chambre sur AirBnB, au Stonedge Safari Hotel. Cet établissement se trouve à Salisbury, presque au milieu de l’île : environ 25 min de Roseau vers le sud et 25 min de Portsmouth vers le nord. Idéalement placé donc pour vadrouiller dans tous les coins de l’île. Les tarifs des chambres, de manière générale, sont assez élevés en Dominique. Avant de louer, nous nous attendions à beaucoup moins cher. La majorité des locations sont aux alentours de 40 € pour un confort sommaire.

Le Stonedge faisait partie des moins chers que l’on ait trouvé. Sur AirBnb, pour une semaine, le tarif était de 28 € par nuit. Il fallait ajouter à cela les petits déjeuners, repas et consommations pris sur place. Le confort de la chambre était rudimentaire également (pas d’eau courante, chasse d’eau des toilettes non-fonctionnelle etc.).

Cela dit, chez Didier, on a passé du bon temps et finalement, c’est de ça que l’on se souvient. La vue depuis la chambre était imprenable. On était en bonne compagnie avec tous ses animaux. Et puis on mangeait tous ensemble avec les autres locataires, l’occasion de raconter les anecdotes de la journée… Au Stonedge, on a aussi rencontré Marc, un ami de Didier, devenu prothésiste par la force des choses, lui-même amputé suite à un accident. Désormais, il vient en Dominique pour faire des prothèses pour les amputés grâce à son association Keep Walking Association (KWA). On a beaucoup appris de cette rencontre.

Jour 1: Trafalgar et Middleham Falls, Roseau et Mero Beach

Trafalgar Falls

Pour bien débuter notre exploration Dominicaine, nous allons sentir la nature de plus près. Direction le centre, pour Trafalgar et Middleham Falls. Ces deux chutes (3 en fait, car il y en a 2 à Trafalgar) sont des emblèmes de la Dominique. Nous commençons par Trafalgar, une petite mise en jambes, seulement 10 minutes à pied depuis le parking. C’est vraiment à peine un échauffement ! Arrivés sur le parking, on s’acquitte du paiement des droits d’entrée sur les sites du parc national, 5 $ US ou 12 $ US pour la semaine, valable pour tous les sites. À part si vous ne vous arrêtez qu’un jour (comme les croisiéristes par exemple), prenez le pass tout de suite pour la semaine. Vous ferrez au moins 3 ou 4 sites qui le demandent donc l’investissement est rentable.

Les chutes de Trafalgar sont belles. C’est une entrée en matière sympathique pour débuter le séjour. La plus petite sur la droite s’appelle Mama Falls, sur la gauche, c’est Papa Falls. On y passe un peu de temps en s’éloignant de la masse de touriste, en remontant un peu le cours d’eau sur les rochers. Ils sont vraiment glissants, car il y a eu un épisode pluvieux la semaine précédent notre arrivée. On prend le temps de faire quelques poses longues, quelques plans vidéos et on prend le chemin du retour : une autre chute nous attend dans l’après-midi. Sur notre retour, on rencontre deux Français avec la même envie de promenade et de baignade que nous. C’est la fin du séjour pour eux. Pour nous, il vient de commencer. D’après ce qu’ils nous disent, ils étaient à la recherche d’une source d’eau chaude près de Papa Falls, mais ils ont abandonné à cause des rochers beaucoup trop glissants ce jour-ci. Je ne sais pas si cette source est toujours d’actualité. En cherchant un peu sur le net, il semblerait que depuis l’ouragan, l’accès y soit difficile. À vous de nous dire !

Middleham Falls

Les chutes suivantes, non loin de Trafalgar Falls se méritent tout de même un peu plus. Mais on n’est toujours pas sur de la grosse rando ! Il faut compter 2 h aller-retour depuis le parking pour rejoindre Middleham Falls. C’est un petit dénivelé de 162 m, mais comme la balade est courte, la pente est parfois un peu raide. C’est la seule difficulté. Le spectacle au pied de la chute est grandiose. La chute d’environ 84 m de haut est la plus haute de la Dominique. Nous pique-niquons au pied de la chute. Nous sommes uniquement 2 couples sur place, l’endroit est très calme est reposant. Un peu plus tard, une famille d’Allemands venant certainement d’un bateau de croisière à quai à Roseau nous a rejoins. Avec les quelques rencontres faites pendant la marche, ce sont à peine 20 personnes que nous croiserons durant cette rando. Pas de doute, on est bien sur l’île nature.

Roseau

Après notre immersion en forêt, nous décidons de regagner la civilisation pour aller boire un coup à la capitale, Roseau. C’est une petite ville, comptant officiellement 20 000 habitants environ, mais probablement seulement 10 000 vivant à l’année depuis l’ouragan Maria d’après ce qu’on a entendu sur place. Ce jour là, un bateau de croisière allemand Aida Cruise est à quais. Lorsqu’un bateau de croisière est là, la ville s’éveille : un marché à souvenir occupe l’espace, les bars s’ouvrent… Nous laissant guidés par des notes de musique entendues au loin, nous arrivons finalement dans un bar où se jouait un concert et où les touristes, un peu rougis par le soleil et le rhum, dansent en nombre ! On commande la même chose que la table d’à côté, un Rum Punch : 10 $. On tend 20 $ Caraïbes (environ 8 €) à la vendeuse pour nos 2 cocktails qui nous rétorque que ce ne sont pas des dollars caraïbes, mais des dollars US. Pas de doute, nous sommes dans un bar à touristes. Voyant nos mines déconfites, la vendeuse nous a finalement rendu davantage de monnaie, comprenant que nous n’étions pas des croisiéristes de passage pour 1 h à peine… Bon, les cocktails étaient bons, faut bien le reconnaître. Ils étaient même plutôt bien chargés et avec la chaleur, on se sent déjà beaucoup plus joyeux !

Mero Beach

La fin de la journée arrive. Ici le soleil se couche tôt : 18 h. On prend la voiture pour rentrer vers notre location en planifiant un arrêt de rigueur à Méro Beach, une plage dont on entend parler sur tous les blogs de voyage. Le temps est clair, c’est aussi l’occasion de se reposer un peu, en admirant notre premier coucher de soleil en Dominique. Pour accéder à la plage, un petit écart de la route principale nous emmène sur une voie à sens unique qui dessert le village de Méro, en bord de mer. La route est étroite et les places sont peu nombreuses. Il y a du monde, mais la plage est grande. C’est une des plages les plus vivantes que l’on ait vu. Locaux et touristes s’y mélange, peuvent écouter des concerts, manger ou boire des coups ensemble. La lumière chaude du soleil couchant inonde le ciel, puis s’éteint doucement. C’est l’heure de rentrer à notre hébergement.

Jour 2: Syndicate Nature Trails, Douglas Bay, Cabrit National Park et plage de Salisbury

Syndicate Nature Trail

Syndicate, voilà une randonnée que nous avions vraiment envie de faire. Situé dans le parc national Morne Diablotin, il faut s’éloigner de la route principale pour l’atteindre. La dernière portion de route est longue, étroite, mais fréquentée, car il y a de nombreuses cultures. Il faudra user du klaxon, mais les paysages sont à couper le souffle ! On voit jusqu’à la mer.

Syndicate trail est une petite marche sans dénivelé. La forêt y est haute et majestueuse, avec une jolie diversité d’arbres. Mais on peut surtout y rencontrer 2 espèces de perroquets endémiques. C’est pour ça que nous y sommes aller avant tout. Pour espérer les voir, il faut privilégier les matinées où il fait beau, c’est ce que l’on nous a dit sur place. Les éléments étaient de notre coté ! C’est un site où vous aurez à nouveau besoin du pass, c’est pourquoi je vous avais recommandé de prendre directement l’accès à la semaine. Après une demi-heure de marche, les yeux aux ciels, nous avons enfin entendu le perroquet ! Nous étions au bon endroit ! En insistant un peu, nous avons réussi à le voir, enfin seulement l’une des deux espèces, la moins rare. Et quand je dis voir, c’est plutôt apercevoir ! Nous avons compris qu’à chaque fois que nous entendions le cri du perroquet, c’est qu’il était en train de voler. Si vous venez en Dominique et que vous avez envie de faire une journée d’ornithologie, Dr. Birdy est la référence ! Nous n’avons pas testé ses services, mais on l’a croisé et discuté un peu avec lui, il avait l’air vraiment sympa. Aussi, notre hôte AirBnb nous l’a confirmé !

Douglas Bay

Après avoir vu nos amis des airs, on a eu envie d’aller voir sous l’eau si c’était mieux ! On est donc descendus de la montage pour aller à Portsmouth, au nord de l’île. Près de cette ville, de l’autre coté du Cabrit National Park, se trouve Douglas Bay, une plage réputée pour le snorkeling. Malheureusement, une fois la bas, nous n’avons pas pu plonger car l’eau était trop agitée. On ne pourra jamais vérifier si l’on disait vrai sur la qualité des fonds marins de cette baie !

Cabrit National Park

Retour vers Portsmouth pour rejoindre l’entrée du Cabrit National Park. Ce site se visite également grâce au pass. L’ambiance est très chaude, car on est déjà en milieu d’après-midi. On ne visite que la boucle de Fort Shirley, la plus courte, car nous sommes assommés par le soleil. On profite tout de même d’une belle vue sur la baie de Portsmouth. Je suis un peu déçu de ne pas avoir fait les autres circuits de la presqu’île, permettant d’accéder à d’autres points de vues, sur les caraïbes et vers le nord de l’île. Il nous aurait fallu environ 2 h de plus. Une prochaine fois peut-être.

Avant de partir de Cabrit, nous avons tellement chaud que nous décidons de nous baigner au pied du parking. C’est en effet un spot connu, au moins des locaux, pour le snorkeling. Le parc est aussi une réserve marine, il y avait d’ailleurs un club de plongée avant. La diversité de poissons était vraiment sympa, il fallait tout de même faire attention, car c’est très près du quai du terminal de ferry de l’express des îles. Mais il y avait largement de quoi faire dans un petit périmètre sans prendre de risque.

Plage de Salisbury

Encore une journée passée à la vitesse d’un éclair. On décide de rentrer vers la location, en faisant en tour par la plage de Salisbury, pour regarder le coucher du soleil. L’accès est difficile à trouver, comme toujours en Dominique, ce n’est pas très bien indiqué, on a toujours l’impression de rentrer chez les gens. Cette plage, on sait déjà que l’on y reviendra ! C’est un énième spot de snorkeling connu en Dominique. Il y a d’ailleurs un club de plongée, mais pour aujourd’hui, il est déjà trop tard, le soleil affleure l’horizon.

Jour 3: Freshwater Lake et plage de Salisbury

Freshwater Lake

S’il fait chaud en Dominique et que vous avez envie de vous rafraîchir, rien de tel que de partir vers le centre de l’île pour Freshwater Lake ou Boeri Lake. Prenez vos K-ways. Je ne dis pas que vous allez forcément marcher sous la pluie, je dis juste qu’il pleut presque 300 jours par an dans cette région ! Mais la chance est de notre côté : juste une petite pluie fine, entrecoupée de belles éclaircies. On a choisi d’aller uniquement à Freshwater Lake, même si vous pouvez largement faire les deux lacs dans une demi-journée (comptez 2 h par lac.), nous voulions profiter de la plage de Salisbury l’après-midi.

Le tour du lac Freshwater vous prendra donc environ 2 h. Les pentes sont parfois raides et souvent boueuses puisqu’il pleut beaucoup. Un bâton de marche pourra être utile, mais on se débrouille sans ;). Nous sommes arrivés au pied du lac vers 11 h. Il y avait seulement une voiture sur le parking, rattrapée par une autre un peu plus tard. Il y avait donc pas foule ! Depuis les sommets de la randonnée, si la vue est suffisamment dégagée, vous pouvez voir jusqu’à l’atlantique et la ville de Rosalie. Vraiment sympa. L’ambiance verte et pluvieuse nous a fait croire à un décor de cinéma. C’était dépaysant. La Dominique nous surprend vraiment par la diversité des paysages que l’on peut croiser.

Ti Gwen Glo Cho

Après avoir pris le frais, on retourne à la plage de Salisbury, près de notre location, où l’on a regardé le coucher de soleil la veille. Mais juste avant de partir, nous prenons un bon bain chaud à Wotten Waven Ti Kwen Glo Cho. Les sources chaudes sont nombreuses en Dominique. Dans ce lieu, il y a quelques aménagements sympas (baignoire, bassins avec différentes températures…). Le tarif était de 10 €. Oui, j’ai payé avec les euros que j’avais sur moi ! On pouvait également payer en dollar US ou dollar EC. Malheureusement, nous n’avons pas de photos à vous montrer, nous voulions simplement profiter du moment présent. Des fois, ça fait du bien.

Plage de Salisbury

Une fois arrivés à Salisbury après ce moment de détente, nous voulions aller faire du snorkeling et quelques photos sous-marines. Lorsque nous arrivons sur place, un bateau de pêcheurs nous attendait, exactement à l’endroit où nous voulions plonger. Je crois que ce ne sera pas pour aujourd’hui… Il fait beau, on va simplement admirer le soleil et regarder un peu ce bateau de pêche. Et on a eu raison ! Le spectacle commence ! Quand nous sommes arrivés sur la plage, un groupe de locaux était en train de jouer au poker, en fait, ils se sont révélé faire partie du groupe de pêcheurs et sont venus prêter main forte lorsqu’il a fallu sortir le filet de l’eau. Un spectacle inoubliable dont les pélicans et frégates non pas loupé une seconde, toujours prêts à voler un poisson ou deux à ces messieurs !

Jour 4: Jour de pluie ! Tour de l’île et Red Rocks

Des trombes d’eau et pas une éclaircie… N’ayant pas grand chose de mieux à faire, nous partons faire un tour de l’île en voiture, visiter un peu la côte nord-est. Il y a un endroit que je tenais particulièrement à visiter, c’est Red Rocks. Après un arrêt de rigueur à Calibishie pour faire le plein d’énergie au Coral Reef Restaurant (c’était bon !), nous prenons la direction de Red Rocks. Je n’en avais pas entendu parler sur les blogs de voyage que j’avais lu. J’ai découvert le site via Google Maps, en sillonnant la Dominique.

Red Rocks

La géologie de ce lieu est vraiment particulière. Le sol, riche en Fer, est d’un rouge-orangé intense. Le contraste avec le vert de la végétation et le bleu de la mer est saisissant. Nous avons eu de la chance de pouvoir y accéder car il pleuvait. Apparemment l’accès est interdit en cas de pluie, car le sol glissant. Si vous êtes trop près du bord, c’est un aller simple en bas de la falaise. Oups.

En rentrant, on décide de passer par la route de la réserve Kalinago, c’est un peuple indigène des Caraïbes. Malheureusement, on ne prendra pas le temps de visiter. La route est longue et sinueuse pour traverser la réserve et il fait toujours mauvais temps. Nous commençons à être fatigués de rouler. Il faut savoir que lorsqu’on n’y est pas habitué, rouler à gauche pendant des heures demande énormément de concentration. Surtout quand les routes ne sont pas bonnes.

En passant par le centre de l’île, on prend davantage conscience de la force destructrice de l’ouragan Maria. Sur une grande portion de route, on découvre des vallons entiers de palmiers décapités. Une plante grimpante comme du liseron —version forêt tropicale— recouvre tout, laissant une drôle d’impression de terre morte. On nous a expliqué qu’en plus des dégâts directs causés aux cultures -les cocotiers mettent 6 ans avant de produire leurs premiers fruits, un cocotier mort, c’est donc 6 ans sans récolte-, l’ouragan a transporté d’énormes quantités de sels rendant les sols stériles.

Malgré un temps maussade toute la journée, la nuit s’éclaircit pour laisser place aux myriades d’étoiles. La Dominique est une île où la pollution lumineuse est quasi-absente du fait de la faible population et de son isolement dans la mer. Les conditions la bas sont optimales pour observer le ciel la nuit. J’aurais tant voulu y faire quelques photos de la voie lactée, mais le temps nous a manqué…

Jour 5: Marché de Roseau, Scotts Head et Champagne Reef

Marché de Roseau

Il est temps d’aller explorer le sud de l’île. Encore une fois, la journée va être bien remplie, nous partons donc suffisamment tôt. Notre première étape, c’est le marché aux fruits de Roseau. Dans cette capitale qui n’en a pas beaucoup l’aspect, il y a plusieurs marchés. Celui des touristes, qui s’installe chaque jour où un bateau de croisière est à quai et le marché de nourriture tous les matins. Celui-ci se trouve en bord de mer, près de la rivière qui sépare la ville en deux. Il y a aussi de nombreux marchands dans les rues alentours pour acheter toutes sortes de plats cuisinés, fruits, épices, babioles et parfums. Ces ambiances de marchés sont toujours sympas, d’autant plus qu’on y trouve des fruits et légumes qui n’existent pas en France !

Champagne Reef

Nous avons prévu deux étapes : Champagne Reef et Scotts Head. Champagne Reef se trouve sur la route. C’est un sport de snorkelling où nous voulons faire des photos sous-marines. Pour cela, il vaut mieux privilégier les heures les plus lumineuses de la journée. Au début de la plage, près de l’accès, il y a des rochers avec un écosystème riche, vraiment très beau. D’autre part, en vous rendant tout au sud de la plage, mais vraiment au maximum, vous pourrez voir ce qui fait la renommée de ce spot : des bulles ! Des bulles par milliers, issues d’une activité volcanique souterraine. Elles remontent en surface pour nous offrir un spectacle assez hors du commun, dont les rayons du soleil révèlent toute l’intensité.

Scotts Head

Nous reprenons la route pour aller à l’extrémité Sud de l’île : Scotts Head. Là aussi, c’est un endroit vraiment particulier. Une fine bande rocheuse sépare l’Océan Atlantique de la Mer des Caraïbes. Nous avons fait le choix d’y aller le soir et la lumière était fantastique. En revanche, lorsque vous allez à Scotts Head la journée, vous pouvez depuis là haut voir une limite entre un bleu lagon et un bleu profond. Il s’agit d’une « falaise » sous-marine. Les eaux, peu profondes au bord, sont très claires et la profondeur augmente d’un seul coup, donnant un bleu beaucoup plus intense. Pour nous, le phénomène était beaucoup moins visible. En redescendant, nous avons eu droit au retour de pêche d’un bateau. Un des pêcheurs, s’affairait à tailler en pièces une dorade coryphène (ou mahi-mahi), qui ont vite été vendus aux quelques touristes et locaux qui s’étaient attroupés.

Jour 6: Spanny Falls, Salton Falls et Batibou Beach

Nous arrivons déjà au terme de notre voyage. C’est notre dernier jour complet sur place. Demain matin, nous prenons le bateau à la première heure pour la Guadeloupe. Notre hôte, Didier, du Stonedge, nous a conseillé d’aller faire un tour du côté des chutes Salton et Spanny, vers le centre de l’île. Juste à côté de Spanny se trouve également Jacko falls mais notre hôte nous les a déconseillées. Non pas qu’elles soient moins jolies, mais après avoir vu les deux précédentes, ça ne vaut plus vraiment la peine. Pour voir ces chutes, il faut s’acquitter d’un « droit de passage » d’environ 5 US $ pour chacune d’elles.

Salton Falls

Salton Falls n’est pas évidente à trouver ! Nous sommes passés plusieurs fois devant le « parking » avant de comprendre qu’il s’agissait d’un terrain vague dont l’accès était fermé par une chaine. La personne en charge du « droit de passage » vie en face et nous a fait signe quand elle a compris que nous étions perdu. On se gare donc sur le terrain et l’on marche une quinzaine de minutes pour accéder à la fameuse chute d’eau. On emprunte d’abord ce qui nous semble être l’ancienne route —avant l’ouragan Maria le parking se trouvait plus bas— puis on poursuit sur une petit chemin longeant le flanc de montagne. Au pied de la cascade, nous arrivons sur une plateforme en bois en cours de restauration. Pour le moment, les escaliers en bois permettant d’accéder au bassin sont condamnés, ils n’ont pas encore été réparés, mais un brin aventurier, je tente prudemment une descente pour prendre la température de l’eau et quelques photos.

Spanny Falls

On poursuit avec Spanny falls, une cascade avec son bassin aménagé. Un commerce sur le bord de la route fait office d’accueil. Le chemin est parfaitement entretenu pour le tourisme. Quelques chèvres sont là pour nous accueillir. Elles font office de tondeuse pour les abords ! La première chute de Spanny a un beau bassin aménagé. On peut donc y faire trempette et profiter de l’endroit pour un pique-nique. On peut même passer à pied derrière la cascade et profiter de la faune et flore qui aime cet environnement très humide. Une autre chute est accessible pour les plus aventuriers. Évidemment, nous y sommes allés ! La corde pour s’y hisser se trouve de l’autre côté de la rivière, ensuite il faut se cramponner. Clairement, la deuxième n’est pas plus impressionnante que la première, c’est le chemin accidenté pour y accéder qui est rigolo. Cette deuxième ne semble pour le moment pas réhabilitée. La corde le long du chemin est vieille. Il n’y a pas de bassin et beaucoup de branchages donc, on ne peut pas vraiment s’y baigner.

Batibou beach

Dernière activité en Dominique, nous allons à la plage de Batibou, pour nous la couler douce… C’est une plage privée, il faut donc payer un droit d’entrée de 5 $ US par personne. Cela dit, la plage est très mignonne. On rentre dans le cliché des plages des Antilles : sable blanc, cocotiers et la nature. Il faut avouer que c’est sympa quand même. Déjà qu’il n’y a, de manière générale, pas beaucoup de monde sur les plages de Dominique, ici, vous ne trouverez que des touristes et quelques locaux aisés. Il y a un restaurant sur place. Nous y avons mangé mais nous ne vous le conseillons pas. C’était bon, sans le moindre doute, c’était un peu différent de ce qu’on a pu manger jusqu’à présent, un peu plus élaboré. Par contre, c’était vraiment très cher. Non seulement les prix qu’on vous annoncent sont le double d’ailleurs mais ensuite on vous dit que le TVA n’est pas inclue, puis on vous dit encore plus tard qu’il y a une taxe de service. Un repas aux alentours de 70 $ EC (soit 24 € environ) par personne. Dernière surprise, ils ne prennent pas la carte donc il vaut mieux avoir le change sur soi.

Dans la baie de Batibou, il y a un petit récif. Lorsque nous y étions, les eaux étaient un peu agitées mais la visibilité était bonne. C’était la première fois que l’on voyait des coraux « Corne d’élan » (Acropora palmata), qui forment de jolies structures, comme leur nom l’indique et laissent entrevoir des similitudes avec les bois de ce bel animal.

Ce que l’on n’a pas eu le temps de faire

On a vécu intensément cette petite semaine en Dominique. Malgré un programme bien chargé, nous n’avons pas pu tout faire. Si c’était à refaire, nous partirions 10 jours. C’est une bonne durée pour visiter tous les lieux touristiques emblématique, prendre le temps de faire connaissance avec les locaux pour découvrir un autre aspect de la Dominique, qui n’est dans aucun guide touristique, mais ça c’est encore un autre sujet 😉

  • Boiling Lake
  • Emerald Pool
  • Chaudière Pool
  • Boeri Lake
  • Cabrit National Park — Nous avons juste eu le temps de visiter Fort Shirley
  • Réserve Kalinago — Nous avons parcouru la route puis fait demi-tour par manque de temps.
  • Photographier la voie lactée — Il nous aurait fallu rester quelques jours de plus pour être dans une période optimale de visibilité
  • Wavine Cyrique Falls — Trop dangereux selon les dire des locaux, surtout lorsqu’il a plu récemment
  • Sari-Sari Falls
  • Victoria Falls
  • La ville de Rosalie et la ville de Berekua
  • Explorer la presqu’île du nord (Paix Bouche, Thibaud, Vieille Case, Toucari Bay)

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